Bolero (Photo: Valérie Lacaze) |
Pour fêter ses 25 ans dans la capitale
française, le Béjart Ballet Lausanne présente 3 ballets : le célèbre Boléro et, pour la première
fois sur scène à Paris, Dionysos et Aria.
Loic Le Duc
1987 : le Ballet du XXème siècle s'installe à Lausanne et devient le Béjart Ballet Lausanne (BBL). Quelques années plus tard, poussé par le désir de "retrouver l'essence de l'interprète", Maurice Béjart réduit sa compagnie de
soixante à une trentaine de danseurs.
2012 : le BBL fête ses 25
ans. C'est Gilles Roman qui veille
aujourd'hui à la continuité de la compagnie, dans laquelle il danse depuis
1970. Roman affiche clairement sa ligne de conduite : perpétuer la tradition de
l'"esprit Béjart", sans oublier la création. Pour son passage à
Paris, la compagnie présente Dionysos
(suite), Boléro, l'un et l'autre
signés du Maître, et Aria, première
création de Gil Roman après la disparition de Maurice Béjart.
Créé à Milan, en 1984, le
ballet Dionysos fut aussitôt remanié et resserré et sa Suite s'imposa comme une
réussite dans le riche répertoire béjartien : sur la musique endiablée de Manos Hadjidakis, l'énergie des
danseurs du BBL explose dans une série de rondes, sauts et autres trajectoires.
Oscar Chacon s'impose incontestablement
comme un Dionysos doté d'une grande virtuosité et d'une présence scénique
incommensurable. Ode à la Grèce,
Dionysos Suite est rythmé de
bacchantes et de sirtaki savamment détournées. Une danse virile et une émotion
réelle lors du magnifique pas de deux brillamment interprété par la divine Katia Shalkina et Julien Favreau.
Boléro, sans doute le ballet le plus populaire de
Béjart, est interprété par la somptueuse Elisabet
Ros. Le chorégraphie s'attache à "faire ressortir la mélodie qui
s'insinue dans tout le morceau et s'enroule inlassablement sur elle-même",
et fait implicitement référence à la tension que suscite la strip-teaseuse
lorsqu'elle s'effeuille devant une assemblée de mâles. Sur la table rouge, la
danseuse vedette de la compagnie ondule suivant la progression musicale. A la
fois sensuelle, séductrice, venimeuse, Mademoiselle Ros charme et hypnotise
l'assemblée de mâles qui l'entoure, avant d'emporter dans son sillon le public
du Palais des Congrès. Le triomphe est au rendez-vous.
Malgré la qualité de la
troupe et son investissement sur scène, Aria,
sur fond de mythologie grecque et de Minautore ne convainc pas. Pour illustrer
cette variation sur le labyrinthe, Gil Roman multiplie les combinaisons de pas
complexes, les montages musicaux, la succession de scènettes avec ici et là le
passage d'un vélo… qui, finalement, rendent le propos confus et rapidement
ennuyeux. Mais
après tout, Béjart aussi était capable du pire.
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